Le secteur de l’aide à domicile ne cesse de faire face à des besoins en main d’œuvre non pourvus. L’augmentation du nombre de personnes âgées vivant à domicile et le peu d’attractivité du métier d’aide à domicile font que tout au long de l’année les structures d’aide à domicile sont en tension, et même en pénurie de personnel.
Cette situation rend complexe et parfois quasi impossible la continuité des aides, notamment l’été en période de congés.
Chaque responsable de service redoute cette période et encore plus les week-ends de ces périodes.
Alors que l’intervention au domicile devrait requérir du personnel autonome, bien formé, possédant le permis de conduire, le constat effrayant est que la période estivale laisse souvent place à des remplacements peu fiables, quand encore ils sont possibles.
Les causes sont bien connues : des métiers peu rémunérés, peu reconnus, des conditions de travail difficile et une formation qui laisse à désirer. Faute d’agir sur ces causes, nos aînés servent de variable d’ajustement à l’emploi précaire, et en subissent les conséquences.
Incriminer les services d’aide à domicile de cet état de fait est trop facile. La rémunération des heures d’aide à domicile fixée par les conseils départementaux, les caisses de retraite, empêche toute évolution positive de nos métiers. Le mode de rémunération (à l’heure et qui ne prend pas en compte tous les temps non productifs) est lui-même un sujet qui n’a pas évolué depuis de nombreuses années.
Rien ne sert de développer des Clics, des Maias, des réseaux gérontologiques, si derrière il n’y a personne pour faire le travail.
Ce week-end, un week-end ordinaire du mois de juillet, nous avons eu 4 absences, et pour aider les personnes âgées en grande perte d’autonomie dans leurs actes essentiels comme la toilette, le lever, ce sont les responsables bénévoles de l’association, fort heureusement des infirmiers qui s’y sont collés. Grâce à eux, la sécurité et la continuité a été assurée avec certes un peu de retard sur les horaires habituels, mais tout de même !! Depuis mai nous cherchons des remplacements d’été, nous en embauchons même plus que nécessaire pour faire face aux défections éventuelles. Et pourtant !! Chaque année les choses sont de plus en plus difficiles. Il y a bien 3.400.000 chômeurs, mais personne pour faire ce métier d’aide à domicile. Pour une offre d’emploi d’agent de bureau du lundi au vendredi sur des horaires « de bureau » nous pouvons recevoir jusqu’à 500 CV. Pour une annonce d’aide à domicile nous n’en recevons au mieux qu’une vingtaine, qui lorsqu’on les informe qu’il va falloir travailler un week-end sur 2, commencer tôt le matin, se déplacer chez les usagers, 2 seront réellement intéressés et le plus souvent 1 seul tiendra le coup !
Faute de mettre en œuvre une politique respectueuse envers nos aînés, les choses ne s’arrangeront pas et l’impossible équation de l’aide à domicile se transformera en catastrophe tôt ou tard.